TAHOMA SOULS ALIVE : Same (2014)

Musicians :

Carrie Martin : Lead Vocals

Billy Moss : Electric-Acoustic Guitars - (pan-right) Backing Vocals

Adam Reid : Electric-Acoustic Guitars - (pan-left) Backing Vocals

Titles :

1 Back Where I Belong

2 Dark Side of The City

3 Nobody’s Listening

4 Ridin' The Line

5 He Knows

6 This Ain’t Love

7 I Believe in Angels

8 The Cove

9 Can’t Stop Us Now

10 Movin' On

11 Momma

12 The Sun

Quand Billy Moss, l’ancien guitariste de Rebel Storm, remonte un groupe et sort un disque, on n’hésite pas une seule seconde et on se rue pour écouter cette galette prometteuse.

D’entrée de jeu, « Back Where I Belong » séduit avec sa rythmique sudiste à la Molly Hatchet. La guitare, tant sur le break plus lent que sur le solo, fait penser à Jeff Carlisi. Super! « Dark Side of The City » a une coloration à la Marshall Tucker Band (« Can’t you see »). Les grattes sont saturées à souhait, se partagent un très bon solo et terminent à la tierce. Superbe !

« Nobody’s Listening » reprend un peu la même recette avec une montée d’accords préparant au refrain très bien choisie. Mais on s’y perd un peu entre le couplet, le pont, le refrain et le break. Cependant, le solo à la tierce et les guitares, oscillant entre Marshall Tucker et les Allman Brothers, sont un régal.

« Ridin' The Line » cartonne comme les premiers 38 Special et les solos pètent des flammes sudistes tout en énumérant tous les plans du genre. Chapeau ! « He Knows », une ballade country sudiste au tempo moyen, se fait remarquer avec son solo à la tierce suivi d’une superbe envolée de six-cordes. Very good ! Sur « This Ain’t Love », après un premier solo costaud, le deuxième guitariste envoie la sauce en mode sudiste. Sympathique ! « I Believe in Angels », une splendide « Southern ballad », se pare de mélodieuses guitares sudistes. « The Cove » est sans doute le morceau le plus faible de l’album du point de vue de l’inspiration. Sur « Can’t Stop Us Now », il faut souligner l’introduction et le solo, tous deux construits sur des échanges de guitare à la Doc Holliday. Je trouve « Movin’ On » un peu lourdingue mais les six-cordes rattrapent le tout. « Momma », un titre dans l’esprit des seventies, alterne couplets lents et refrains plus musclés. Une belle réussite ! Et bravo pour le solo final à la Deep Purple. On termine avec « The Sun » qui tape du côté du Henry Paul Band (période troisième album) et fait grimper la fièvre guitaristique.

Billy Moss et sa guitare chantante nous délivrent donc un disque qui fleure bon les Gibson, les solos flamboyants, le Sud, la musique que nous aimons. Car, pour moi, il s’agit bien d’un album de rock sudiste bien que certains affirmeront le contraire. Le deuxième gratteux assure un maximum et la section basse/batterie cartonne. Mais, et la voix, me direz-vous ? Aïe ! Je vais finir sur une touche beaucoup moins enthousiaste. Billy Moss a emmené dans l’aventure la chanteuse Carrie Martin, une amie de longue date. Drôle de choix, même si elle fait ce qu’elle peut. D’abord, une voix féminine colle relativement mal au style « Southern rock », à de rares exceptions près (Dale Krantz-Rossington, Jo Jo Billingsley, Bonnie Bramlett). Ensuite, la voix de Carrie Martin est plate et sans timbre particulier (les Américains disent « flat »). Cela ne gêne peut-être pas pour du « classic rock », mais là… Alors, quand une chanteuse ne possède ni la rugosité ni la rage d’une Dale Krantz, on essaie au moins d’arranger ce défaut au mixage, en la noyant dans la réverb' par exemple. Mais les ingénieurs du son (et peut-être Billy Moss aussi) en ont décidé autrement. La voix est mixée bien en avant (et même beaucoup trop) sans aucune adjonction d’effets (hormis une fois ou deux). Pas terrible ! Dire que cet album a frôlé la réussite totale. Personnellement, je pense qu’un chanteur inspiré par Danny Joe Brown ou par Doug Gray (deux styles radicalement opposés) aurait fait bien mieux dans le décor. Maintenant, à vous de juger. Après tout, ce disque contient de fameuses envolées de guitares. Et c’est l’essentiel !

Olivier Aubry

 

Dans la foulée du Moss Brothers Band, Monarch Jubilee ! La fratrie Moss se distingue encore de fort belle manière par Billy Moss et son projet Tahoma Souls Alive, petite perle où les guitares miaulent à l’unisson, tout y est sudistement agencé. Billy Moss a trouvé à qui parler avec le guitariste Adam Reid pour des joutes bien juteuses. Dès l’ouverture de l’album par « Back Where I Belong » et son intro Molly Hatchet où les deux hommes s’en donnent à cœur joie, propulsant leur chanteuse Carrie Martin. Notons là une belle spécificité de Tahoma Souls Alive, ce n’est pas souvent le cas dans le « Southern rock » qu’on accorde du crédit à une femme mais ne boudons pas notre plaisir car la demoiselle a la hargne vocale bien chevillée. On s’en aperçoit sur la seconde plage « Dark Side of The City » qui rappelle aussi par sa trame musicale l’album The Hard Way de Rebel Storm, il en va de même pour « Nobody’s Listening » avec ses harmonisations de guitares sublimes. On continue avec un vigoureux boogie « Ridin' The Line », on freine un peu avec « He Knows » plus country rock. Arrive du chaloupé funky de toute beauté sur « This Ain ‘t Love », du blues sensuel est de mise sur « I Believe in Angels » où la voix de Carrie Martin donne le poil, les breaks de guitares sont à tomber, toujours de sacrées envolées guitaristiques sur « The Cove », le reste de l’album est du même calibre sauf « Momma », exceptionnel de par ses variations avec arrangements à cordes dans un climat décontracté par des guitares dont la pureté n’a d’égal que leur clarté. La leçon de swing se conclue par « The Sun », un solide boogie à faire tomber la baraque, comme d’ailleurs tout l’album qui brille comme un soleil et qui doit normalement vous réchauffer. Notons que Rebel Storm va se reformer, voilà deux groupes que nous aimerions revoir tourner en Europe.

Jacques Dersigny